Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de marcel tauleigne
14 février 2016

À propos d'une confession! (c)

À ma randonneuse !

 

                        Depuis Thonon-Trieste en 1985, après quelques randonnées cyclo-montagnardes effectuées dans les Pyrénées et dans les Alpes en fin de cette même décennie, ma randonneuse 650 était au clou.

 

 Dans le Giau.( Thonon-Trieste 1985.)

1985: Dans le Giau en Italie

           

                             Pendue au râtelier par sa roue avant, elle vivait dans un silence pieux la frustration d’une ingratitude dont je viens de prendre conscience. Si je lui avais gardé sa place auprès de ses voisins vélos, je marque là la différence entre mes montures dites de course et ma randonneuse, depuis quelques années je lui préférais ces rivaux plus racés.

       Dans notre région, l’évolution du cyclisme a rangé aux musées le matériel du cyclotouriste et mis au rancard l’esprit qu'il véhicule. Le "Tout Carbone" a remplacé le tube Reynolds. Le poids du vélo est devenu le sujet majeur quand arrive un nouveau dans le groupe.  Question à laquelle succède celle de la moyenne horaire qu'il est capable de tenir. Les parcours se font à une allure qui ne laisse plus de place aux arrêts photos. Les pelotons s’effilochent au fil des kilomètres. S'étirant jusqu'à la cassure, sans état d'âme particulier pour les hommes de tête, le groupe perd ainsi une partie de ses éléments en cours de route, victimes du jeu de l'écrémage. Il en résulte des "laissés" pour compte. Les pas en forme du jour et les ceusss qui se sont trompés de groupe, ont intérêt à connaître le chemin du retour!

     Adhérent, faute de mieux à cette mode pour ne pas avoir à rouler seul, c’est ainsi qu'au fil des années j’en ai perdu mon âme de randonneur. J’ai mis à la retraite ma Valèro sans avoir eu le courage de lui en expliquer la raison. Je m’en suis allé ensuite vers une pratique pour laquelle je n’ai à la fois plus d’attrait, mais également plus les moyens physiques pour en assurer la continuité.

    Depuis, ma randonneuse, impassible, courageuse, attendait de ma part un retour vers de meilleurs sentiments à son égard. Elle attendait une relation rétablie où comme par le passé, elle était le sujet incontournable de tous mes projets de départ.

 

numérisation0005-copie-2

Dans Thonon-Trieste en 1985

 

         Saura t’elle me pardonner mon éloignement? La rancune, je l'espère pour moi, doit rester un défaut, dont seuls les hommes sont porteur! Cependant l'idée qu'elle puisse vouloir se venger me turlupine au point de penser à une panne qu'elle pourrait vouloir s'infliger afin de me laisser en carafe en pleine nature...

            Je ne veux pas y croire. Elle saura être indulgente. Trop de souvenirs et de complicité nous unissent pour imaginer un tel comportement de sa part. Je saurai trouver les mots pour lui expliquer cette mise à l’écart. Pour cela je sais devoir mettre en œuvre mon côté brodeur qui va, au contraire d’un vécu de délaissement, la convaincre de ma délicatesse pour avoir su la protéger des lazzis de cette nouvelle génération de vélos que j’ai côtoyés l’espace de mon égarement. Je saurai lui rappeler combien ils sont orgueilleux et peuvent être moqueurs, alors qu'aucun d’entre eux ne possèdent de palmarès à la hauteur de son pédalier.

 



La Pas de Morgins

Passage à la frontière Franco-Suisse.

 

              Je le revendique comme excuse, il ne s’agissait pas d’un oubli de ma part, mais de la conséquence d’un choix pris par défaut et qui m’a conduit à aborder le cyclisme sous ses couleurs modernes, dont l’âge et la raison m’amènent aujourd’hui à en reconsidérer les valeurs.

__________________________________

 

Ma randonneuse.

 

 Mon-650-Valero--1985--.jpg



                              Des dizaines et des dizaines de milliers de kilomètres parcourus sur le territoire national, mais également sur nombre de pays étrangers avec ma Valéro.                    

       L’Italie, l’Angleterre, la Suisse, quelques bouts d’Autriche ont fait de nous, dans les temps passés, un couple assemblant à la fois audace et énergie au service d’une volonté que nous faisions commune.

        Je disais de ma Valèro qu’elle était ma Rolls. Construite sur mesure, elle offrait pour l’époque, mais encore aujourd’hui, un confort sans nul autre pareil pour ce qui est de celui espéré trouver sur un vélo. Équipée d’une armada de sacoches, elle m’assurait une autonomie dans le cadre de mes déplacements de cyclo-campeur. Munie d’un éclairage conforme à son utilisation de nuit, les cols gravis au clair de lune m’ont amené à faire des rencontres singulières. Biches, sangliers, lièvres et autres blaireaux se trouvaient parfois surpris par le silence avec laquelle pouvait progresser ma noble monture. Les paysages qui se pénètrent alors dans un esprit distinctif de ceux rencontrés dans un cadre classique, sont sans réplique pour qui n’a jamais voyagé sur un vélo, dans les conditions que propose le climat particulier de la vie nocturne en montagne.

 

 Rando Flassan avec Hubert.  

2012: Redécouverte de la piste avec ma Valèro soulagée de quelques sacoches!      

              

                                  Depuis, grâce à ma Valèro retrouvée, équipée pour la circonstance de pneus de 32 de section, j’ai renoué avec les chevauchées où peuvent alterner, routes et chemins. Sans toutefois être un fanatique du roulage sur piste, cette pratique m’amène à redécouvrir l’ambiance cyclo. Je ne cours plus après la distance ou la vitesse, mais au plaisir de sites nouveaux ou oubliés. L'attention, dans ces conditions de roulage, peut rester au service de la visite, de sites observés sous des angles neufs et auxquels il est possible d’accéder sans crainte de se faire bousculer par les voitures. Cependant, et pour cela, j’ai du répéter quelques gammes d’acrobaties pour glisser ma randonneuse entre cailloux et ornières.

 

 Rando Flassan avec Hubert

 

               C’est ainsi que j’ai pu, dans un premier temps répondre à l’invitation d’Hubert pour une rando’ au départ de Ville sur Auzon, via Flassan et la Gabelle. Ce fut pour moi une première que de pouvoir ainsi rejoindre, par un sentier, le sommet des gorges de la Nesque après avoir traversé le bas du hameau des Abeilles. Sault par les gorges de Méthamis ont permis de boucler le circuit et recoller à mes souvenirs de cyclo…TOURISTE.

                                                                    _____________________________

 

             Enfin, et pour tirer un trait sur mes " confessions de cyclo repenti " je n'ose pas imaginer à quoi pense sa condisciple. Sœur de conception Valèro également, mais pas jumelle, car montée en 700 et qui depuis peu est revenue au bercail.

  Une opportunité vient en effet de me permettre sa récupération après l’avoir……..vendue il y a quelques années !

       Un heureux concours de circonstance vient de donner l’occasion au pécheur honteux que j’étais devenu, de réparer mon erreur et mon ingratitude en la rachetant à son propriétaire.

       Oui, l’on a beau être homme et se prendre d’affection pour ces choses que le non pratiquant pense être sans âme !

 

------------------------------------------------------------------------------

 

Publicité
Publicité
Commentaires
le blog de marcel tauleigne
  • Il s'agit d'un blog dont l'objectif sera de présenter mes occupations de loisir. Mon travail d'écriture, ma peinture, ainsi que ma passion pour le sport en particulier. Ce blog peut être mis au regard et lu par toutes les personnes, sans limite d'âge.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité