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le blog de marcel tauleigne
3 décembre 2015

(c) Pyrénées je vous aime...mais! Suite et fin.

 

                                     

Randonnée dans les gorges de la Carança.

                                                                                                                           

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Une vue de Thués Entre Valls 

 

2014 

Sans commentaire

2014

                            

                                                  L’accès que nous avons choisi, se fait à partir du village de Thuès-entre-Valls, Valls signifiant vallée en langue cerdane. Dés la sortie du parking, deux solutions s’offrent à nous. Nous prenons sur la gauche un layon très étroit coincé entre le torrent Carança, affluent de La Têt et une falaise de laquelle dégouline par myriades les gouttelettes d’une eau glacée. Il présente dans ses débuts, la particularité d’être construit à partir de rondins de bois plantés à espaces réguliers. Plus loin, un sentier au sol fortement caillouteux avale la pente à un pourcentage qui nous fait timbler * les mollets.  Quant aux ventilateurs pulmonaires, ils brassent un maximum d’air pour faire en sorte d’oxygéner les organismes qui laissent entendre chez certains, des grondements ou sifflements bizarres !

          J’évoquais dernièrement le fait de se trouver parfois dans le dur et là, d’entrée nous y sommes. La file s’étire au point de devoir faire des pauses pour que les meneurs ne découragent pas les ceusss qui tardent à prendre le bon rythme. Le temps de repos nous donne l’occasion de revisiter la carte, alors que sur l’autre rive nous apercevons un groupe qui monte.

          La pensée……. que peut être nous nous sommes trompés d’itinéraire vient perturber nos certitudes. Le doute s’installe….. au point de faire marche arrière pour rejoindre, au départ, le petit pont de pierre qui permet de sauter la rivière et de repartir sur l’autre rive. Celle des passerelles et des sentiers aux aplombs abrupts!

 

 

2014

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Attention, glisser serait dangereux !

 

                      Nous voila lancé sur les traces de ce groupe que nous rejoindrons dés la première difficulté et là….surprise, je vais reconnaître Rémy, un ami cyclo qui là est avec le club de marche du Pontet, petite ville voisine de Barbentane où se trouve le siège de notre association. Arrivé au contact de ces randonneurs, nous allons nous apercevoir que le plan bis risque de nous poser des problèmes. Le groupe en question est composé d’une trentaine de personnes et la passerelle sur laquelle il bute, comme toutes celles que nous rencontrerons plus loin, est sensée ne pouvoir supporter que deux sujets à la fois.

           Tous, dans cette équipe n’étant pas aguerries à la marche sur ce type d’équipement à effet de balançoire et d’enfoncement à chaque pied avancé, nous fit rapidement entrevoir une progression bien en dessous de l’estimation affichée sur le panneau placardé à l’entrée du circuit.

         

2014

 

                 Notre intention est de vouloir remonter la totalité des gorges, ce qui ne parait pas pouvoir être le cas de tous les membres de cette colonne. Après qu’il ait entendu nos arguments, le responsable de l’expédition qui nous précédait nous céda sportivement le passage.                                             Régulièrement, des échelles métalliques sont là pour accéder aux passerelles. Leur rôle est d’élever le niveau de ces dernières afin de permettre le saut de certains obstacles. Ces ensembles sont les témoins d’un travail d’aménagement extraordinaire.

 Ces exercices, physiques et d’équilibre habituellement peu pratiqués dans les randonnées classiques, ont mis en émoi certaines de nos camarades. Dans un premier temps, un, deux, trois, quatre pontils, il y en aura six au total, sont ainsi franchis avec plus ou moins de plaisir…et de frousse pour l’une d’entre elle......... en particulier… !

  

2014 

Thierry caché dans les feuillages attirant sa proie vers lui !

 

          Je n’ai pas filmé ses traversées. Non par retenue ou sagesse, je pense que la mise en scène des conditions de ses voyages aériens vous auraient amusé sans qu’elle en soit blessée, mais en raison de mon incapacité à savoir en insérer l’objet dans mon blog !. Je le regrette, car la mise en place et le déroulement des opérations étant pour le moins originales, auraient sans doute suscité des fous rires à la découverte de leurs images. Je vais toutefois essayer de vous en faire partager quelques traits par une description.

              

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Dominique dans le rôle de l'hypnoptiseuse !

 

         Pour pouvoir traverser, M…. avait besoin d’un regard de face, du regard d’en face. En l’occurrence de celui de Dominique ou de Thierry, qui les yeux dans les yeux l’attendait de l’autre côté de l’ouvrage. À tour de rôle, tels des enchanteurs, ils attiraient ainsi M… vers eux, qui comme hypnotisée avançait en fixant les prunelles de son guide pour en oublier sa peur du vide, celui du vertige et du désagrément dus à l’instabilité de ces ponts au comportement particulier. Par petits pas, elle progressait tel une fildefériste sur son câble. Sans balancier, les bras écartés, les doigts repliés gainant sans jamais lâcher les filins tenant lieu de main courante…..elle avançait, sans lever les pieds, en les faisant glisser sur le sol de la construction de peur d’en perdre le contact. L’aspect théâtral, les mimiques et les propos qui accompagnaient les opérations, à posteriori je le regrette, auraient mérité…un bout d'impression numérique tellement le spectacle en était comique !

         Un circuit aérien taillé dans la roche au dessus d’un vide impressionnant se présente en alternance d’un tracé disons …. classique. Les parties les plus exposées, parfois larges de moins d’un mètre sont équipées de câbles pour la sécurité. Le travail fait par les hommes est, là, digne d’exploits d’un quotidien rempli de risques et d’efforts incommensurables.                                                                                                                                       

2014

  

 

Historique.

 

          À partir de 1943 le projet de captage des eaux du torrent de la Carença pour produire de l’électricité pour la ligne du train jaune, va engendrer de gros travaux dans les gorges et en modifier considérablement le paysage. C’est à cette époque que les ouvriers vont creuser le chemin dans la roche (sentier vertigineux des corniches), un rail est installé et les ouvriers peuvent ainsi transporter matériels et pierres dans des wagonnets.         

                     Des galeries de 50 à 80 m de profondeur ont été creusées à même la roche pour capter une partie des eaux du torrent de la Carença. Ce flux est ensuite dirigé vers la chambre d’eau, où il se mélange aux eaux du lac des Bouillouses et des nombreux affluents de la vallée de la Têt. L’eau descend alors dans une conduite forcée jusqu’aux générateurs de l’usine pour produire de l’électricité.

 

2014

 

         Servant à l’origine de moyen de liaison entre les vallées, le sentier n’était pas sécurisé et empruntait majoritairement le fond des gorges ce qui en isolait les hameaux ainsi desservis dés la montée des eaux.

Le train jaune ou le train Canari.

 

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         De Villefranche de Conflent à la Tour de Carol Enveigt. Photo empruntée au Net.                                          

          La ligne est aujourd’hui longue de 63 kilomètres. Elle part de 427 mètres d’altitude et atteint 1532 mètres à la gare de Bolqueires, ce qui en fait la ligne de chemin de fer la plus haute d’Europe. Initialement, elle avait pour but de relier les hauts plateaux de Cerdagne au reste du département des Pyrénées Orientales. Cette ligne à voie métrique unique est électrifiée par rail.

    

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         Longue de 63km elle a été mise en service entre 1910 et 1928. Elle a nécessité la construction de 650 ouvrages d'art, viaducs, ponts, tunnels. Elle est reliée depuis au réseau national Français.

                             

Le train jaune sur le pont Séjourne

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Le train jaune sur le pont Séjourne. Photos empruntées au Net.

      

                                            Sentiers artificiels faits de plaques métalliques accrochées à la montagne, passerelles et chemins taillés dans le rocher nous font arriver à une importante prise d’eau destinée à alimenter une centrale sise quelques part dans la vallée. En route plusieurs galeries de visites laissent imaginer le travail des hommes pour aménager les circuits souterrains et installer les conduites forcées amenant l’eau aux turbines. 

        

2014

 

Le groupe de la Carança sur l'une des prises d'eau.

 

2014 

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Michel le parisien, lui est à l'aise ! 

 

2014 

  

                                         M….. s’est familiarisée avec les passerelles et autres ponts de singe, sans toutefois pouvoir se passer de ses endormeurs d’angoisses, de ses gérants de stress liés à son impression d’évoluer dans des éléments entre terre et ciel, sans fermeté, sans assurance. Elle reste cependant habitée de détermination et de volonté à vouloir lutter contre les préceptes selon lesquels, seul le support de la terre ferme peut lui apporter toute la sécurité requise pour avancer sans à priori.

             

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Photos empruntées au récit de Christiane et de Jean: Refuge et gorges de la Carançà.

 

            Un chemin dallé, plus large, laisse à présent la place au sentier étroit que nous quittons à la sortie d’un pont…classique celui là. Les traces de charbonnières laissent voir des exploitations remontant au siècle dernier. Les ruines d’un petit bâtiment donnent à penser à un lieu de vie saisonnier, de bergers peut être, de charbonniers sans doute.

          Le pique nique est pris au terme de l’horaire que nous nous étions fixé, comme étant celui pour amorcer notre demi tour. La raison l’emportant, il est plus sage en effet de convenir à cette solution, le refuge de la Carança n’ayant pas été retenu pour la nuit ! C’est ainsi que M….a pu se familiariser aux passages qui lui posaient des problèmes à l’aller, car il a bien fallu qu’elle ‘’se les refasse ‘’ au retour…et dans la foulée.

            Pour l’anecdote tendresse et folklo à la fois, je ne peux pas en terminer sans évoquer la rencontre avec cette famille croisée sur notre itinéraire, et dont l’un des enfants, une dizaine d’année, arborait à l’une de ses mains un pansement d’urgence fait d’une serviette de table en papier de laquelle de l’hémoglobine suintait. Comme je peux l’être parfois, c'est-à-dire à l’envolée, au ton lyrique, j’ai abordé le gamin pour lui demander ce qui lui était arrivé. Il m’explique s’être fait une entaille en coupant le saucisson du pique nique avec le couteau que lui avait offert son papa pour les vacances. Avec l’autorisation des adultes qui l’accompagnaient, la trousse de secours ouverte comme pour une opération de guerre, me voila auto-investi d’une mission de sauveteur. Cette improvisation nous a amené à des échanges surréalistes face à des parents, qui étonnés par son habilité dans le propos, écoutaient le garçon me narrer en détail son infortune et moi donnant le change à partir d'un discours se voulant consolateur et gentiment moqueur à la fois. En fin de journée, alors que nous sortions de la buvette du parking, le petit est venu me monter que le pansement….avait tenu. L’infirmier à la retraite…était fier de lui !

Épilogue

 

              Même si dans le contenu de ''mes récits'' sur les Pyrénées, j’évoque quelques critiques à l’égard des conditions climatiques subits et autres défauts de signalisation remarqués sur certains circuits, j’ai beaucoup apprécié toutes les randonnées qu’il m’a été permis de faire durant cette semaine. Ma réputation de râleur étant faite, je ne me prive donc pas, ou plus depuis longtemps à faire état de remarques au risque parfois de ne pas être compris. Si je dénonce les inconvénients de certaines situations, je sais également et sans réserve, faire l’apologie de ce que j’aime. Toutes les randonnées auxquelles j’ai consacré une chronique et que j’ai voulu résumer à ma façon, m’ont permis de découvrir de nouveaux lieux, de vivre de nouvelles rencontres, d’échanger sur divers sujets. Le ton, voulu théâtral propre au caractère du méridional d’adoption que je suis, c'est-à-dire avec éclat et à la musique de l’accent du sud, sont propres à la façon de m’exprimer.

           Pour paraphraser Florent Pagny dans l’une de ses chansons, pour ce qui me concerne et……l’âge faisant, j’ai beaucoup perdu….sauf ma liberté de   ''penser ''

         Pyrénées je vous aime …mais….., s’est voulu un titre provocateur.

        D’ailleurs, je vais un peu en rajouter au sujet du panneau qui indique 3h45 pour les 9 kms et les 1000 mètres de dénivelés. A l'expérience vécue, ce temps ne tient pas compte du ralentissement que provoque les groupes. Il est calculé sur celui de deux bons randonneurs qui  bénéficieraient d’un champ libre sur la totalité du parcours !

       Le ''titilleur'' ** encore que je suis, en a relevé les risques par manque de précisions. Pour éviter de me faire ‘’chambrer ‘’ par courriels retours, je ne vais pas vous dire le total du notre.....de temps pour en parcourir notre aller-retour !

           

         Malgré les quelques égratignures dont je fais état à votre sujet, Pyrénées je vous aime. Vous êtes belles. Vos vallées se distinguent de celles des Alpes par leur profondeur et l’originalité de leurs paysages. Certaines de vos balades, comme celle des gorges de la Carança, me mettent en échec pour trouver les mots et en qualifier leur beauté à la juste valeur des émotions qu’elles ont généré en moi. Dans le registre de  l’insolite, du curieux, je ne suis pas près d’oublier l’intrusion sous ma cape de ce chien de berger terrorisé par le bruit du tonnerre.

 

2014

2014 

2014

2014

2014

 

Lupins

 

2014

Étang de Lanoux

 

La fin pour les meilleurs :

 

2014

   

Marielle

 

2014

Thierry

  

                      Merci Marielle pour ton organisation. Merci à Thierry, ton binôme dans cette expédition. Une très grosse bise à Paulette, ma partenaire du groupe ‘’ Des Plan-Plan ''.***

* Timbler : Usage populaire voulant exprimer un sentiment de tension extrême

** Titilleur :  Personnage excessif quant aux besoins de précisions !

*** Pan-Plan : Personnes qui savent prendre le temps.

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