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le blog de marcel tauleigne
3 janvier 2016

Flambeau: Un chien de légende.(c)

 

Flambeau : Un chien de légende. 

Première partie

               

 Flambeau

            

                                                            La vie de ce chien aux missions militaires est authentique. Elle a été écrite sous la forme d’un recueil fait du témoignage des personnes qui l’on connu.

    En ce temps làla France et l’Italie gardaient farouchement leurs frontières respectives. De nombreux forts servaient de refuges aux militaires du corps des chasseurs alpins chargés de la défense de nos lignes.

 

Notification

 

                    J’ai découvert l’histoire de Flambeau cette semaine du 4 au 11 janvier 1985 lors d’un séjour neige à Lanslebourg. Séjour que j’effectuais avec les enfants des écoles primaires de Morières les Avignon, en qualité d’accompagnateur.

       Ce récit appartient aux personnes qui en ont relaté l’histoire et qui seront citées tout au long de sa retranscription.

             Elle appartient aux militaires, qui par reconnaissance ont fait de ce chien un symbole du dévouement consacré au service des hommes.

          Elle appartient aux habitants de la montagne, à ceux de Lanslebourg et pour la fin de sa vie, aux soldats du fortin de Sollières.

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Communiqué

 

                         En cette année 1985, il ne se trouvait pas un seul exemplaire de cette histoire dans le domaine public, et le besoin des enfants de la classe resta grand à vouloir s’en procurer suite à ce qui leur fut raconté par un guide de haute montagne. C’est alors que la responsable de la Maison de Lanslebourg, syndicat d'initiative de l’époque, me confia l’unique copie qui lui restait pour en faire des réplications.

      Je veux, ici, apporter des indications qui me paraissent s’imposer pour qu’il n’y ait pas de confusion sur ma démarche d’alors. Je précise donc que les exemplaires reproduits ont été tirés dans l’imprimerie de l’atelier d’ergothérapie de l’hôpital de Montfavet, dans le cadre d’une mission thérapeutique pour et par un groupe de patients.

       Par la suite, tous les exemplaires ont été répartis gratuitement. En premier lieux aux jeunes écoliers et à leurs enseignants, ainsi qu’à messieurs Albert, Bruno, Roger et Yoyo nos sympathiques et dévoués moniteurs de ski. D’autres ont été reversés à la bibliothèque de Lanslebourg et à celle du centre international de séjour dans lequel nous séjournions. 

                                                    

Exemplaire de la duplication imprimé au C           numérisation0001         

Un exemplaire de la duplication

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Flambeau.

 

                          L’histoire commence au tout début des années 1930. Il était une fois, un vaguemestre qui assurait la liaison entre le fortin de Sollières, perché au flanc sud du Mont-Froid à 2780 mètres d’altitude, et la coquette cité de Lanslebourg blottie dans la vallée de l’Arc sous ses toits de lauzes

       Tous les jours, même par la tempête, ce militaire quittait ses frères d’armes, franchissait les pentes nourries d’avalanches, se dégageait des trous de neige pour accomplir sa mission. C’est ainsi, au prix d’efforts inhumains et au péril de sa vie que le courrier chargé au quartier Napoléon remontait au poste.

       En route, il ne connaissait personne. Pas même ses frères d’armes car il savait que le courrier ne se distribuait qu’au poste. Son arrivée était saluée par des hourras nourris attestant la performance accomplie et la satisfaction pour tous d’être reliés au monde civilisé malgré le désert blanc. Il n’attendait aucune récompense. L’argent le laissait indifférent. Quant aux permissions de détente, il les méprisait. Seuls comptaient les sourires et la joie qui accueillaient son retour.

 

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Fort de la Redoute, entre Modane et Lanslebourg.

  

 téléchargement (1)  

 

Lanslebourg vers 1920. Photos empruntées au Net.

 

 

téléchargement 

Photos empruntées au net.

 

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Récit du Général d’Armée Buisson.

 

                               De 1931 à 1933, j’ai eu l’honneur de commander le 3ebataillon du 99e R.I.A, et comme tous mes officiers, sous officiers et alpins j’y ai connu Flambeau, le chien vaguemestre. Solide et fidèle, inlassablement et par tous les temps, été comme hiver, il parcourrait les sentiers de montagne pour apporter aux plus hauts postes d’hiver les lettres tant attendues par tous.

        Brave Flambeau ! Tu étais de la lignée de ces soldats alpins qui servent jusqu’à leur dernier souffle. Beaucoup sont tombés avant toi, mais ceux qui restent ne t’ont pas oublié et c’est une grande caresse  qu’ils t’adressent, mon beau chien.

      Flambeau, comme tant d’autres chiens alpins, n’étaient pas né sur un sommet des Alpes ; il est venu au monde à Lyon. Tout enfant chiot, il fut offert au lieutenant Maygret, officier des transmissions du 99e R.I.A ( Fort Lamothe )

       Au départ du lieutenant Maygret pour Amiens, où je devais le retrouver plus tard, Flambeau fut envoyé aux postes d’hiver du 99e R.I.A  en Maurienne.

      C’est ainsi qu’il servit au Fort du Télégraphe près de Valloire, au pied du Galibier. Il fut ensuite muté au poste du Fréjus et enfin au poste de Sollières dont il devint inséparable et unanimement estimé suite à ses comportements exemplaires en tout point.

 

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Fort du Télégraphe aujourd'hui. Photo empruntée au Net.

 

                     C’est dans ces hauts postes qu’il gagna plusieurs médailles de sauvetage car Flambeau à lui seul valait une équipe de sauveteurs. Je me souviens de lui en avoir remis une au Fort du Télégraphe devant le bataillon sous les armes. Flambeau savait très bien que tout ce dispositif et tout ce déploiement de force était pour lui. Au garde à vous sur ses pattes arrières, les yeux brillants de joie, il attendait avec fierté que fut accrochée sa médaille et à mon accolade, il répondit par un grand coup de langue et un aboiement joyeux

 

téléchargement (2)

 

 

 

 Poste militaire de haute montagne dans les années 1930 en Maurienne. Photo du Net.

 

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Publication en tant que philatéliste.  

 

 Sa chatte:

 

                                     Sa chatte et lui étaient inséparables. Quand la section d’éclaireurs-skieurs des lieutenants Faïn ou Charvet se rassemblait pour une randonnée en montagne , on allait chercher Flambeau en vue de son entraînement. Si la chatte était là tout était parfait. Si elle était absente, Flambeau se mettait à sa recherche avec des aboiements bien particuliers qui faisaient accourir la chatte du plus loin d’où elle pouvait se trouver. Aussitôt la chatte sautait sur le dos de Flambeau, s’accrochait dans les longs poils du chien et la section pouvait démarrer. Sans sa chatte, le chien ne partait pas, la discipline militaire dut elle en souffrir !

           Quelques heures plus tard, la colonne rentrait dans le même équipage. Chien et chat reprenaient alors leurs rôles respectifs au poste.

 

Flambeau à l’écoute

 

                         À 50 mètres du poste passait la frontière séparant la France de l’Italie. Un poste d’écoute avait été installé où veillait un alpin. Je donnais l’ordre de dresser Flambeau à remplir ce rôle. Ce ne fut pas long pour qu’il intègre la mission qui allait être la sienne. Un mois plus tard, oreilles droites, yeux attentifs mais gueule cousue, on me présentait Flambeau sentinelle avancée et sentinelle strictement silencieuse.

      Si un bruit venant du coté italien attirait son attention, Flambeau venait au poste où dormaient un caporal et quelques soldats. Il réveillait la petite troupe qui n’était pas longue à découvrir la patrouille italienne qui suivait le tracé de notre frontière. La France pouvait dormir tranquille, elle était bien gardée.

      En 1939-1940, nommé au commandement de l’infanterie de la 3e division (id/3), j’y ai retrouvé le capitaine Maygret. Nous t’avons souvent mêlé à nos conversations. Nous disions et redisions combien tu nous fus précieux Flambeau. Quand nous parlions de toi, une larme brillait au coin de nos paupières, sans que ni lui, ni moi ayons jamais voulu en écraser l’arrivée.

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Évocation du Lieutenant Dathis mars 1935.

 

                                Lâché sur la piste, il part pour sa nouvelle mission. S’il rencontre un chien, il n’attaque pas ; au contraire, il fait un crochet pour éviter le conflit. Sinon il suit toujours le même parcours. Selon l’enneigement, il met entre une heure et demie et deux heures pour monter du Camp Napoléon au poste. Or il faut à des personnes bien entraînées à la montagne et au ski quatre heures en moyenne pour relayer la distance.

         Arrivé au poste, Flambeau n’a pas terminé sa mission : il faut lui enlever sa sacoche remplie de courriers de tous ordres. Cela fait, mais cela fait seulement, il se sait libre et peut manifester sa joie sans réserve.

        Depuis que son premier possesseur est parti, il a reconnu pour maître tous les occupants du poste. Les membres du groupe, sans distinction de grade, peuvent le caresser et le nourrir, ce qui n’était pas le cas auparavant. Pour lui, Sollières est à présent devenu sa maison, les officiers et les soldats des associés dont les rôles sont propres à chacun, mais dont les objectifs sont communs.

        Depuis peu, pour l’attacher à son foyer et à ses fonctions, on a donné à Flambeau une famille de son rang. Fauvette est devenue sa compagne, Flic et Floc ses fils.

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Propos écrits par le Capitaine Mollard.

 

                               Flambeau, au poste avait un lit. Inutile de préciser qu’il était bien soigné. A l’arrivée de ses missions, notre ami se présentait souvent blanc de neige et de gel. Nous lui réservions les meilleurs morceaux de viande et le brossions comme il pouvait se faire pour un chien de salon.

        L’été, il lui arrivait de prendre la fantaisie d’aller se baigner dans les lacs de l’Erellaz ce qui avait pour conséquence de rendre le courrier illisible !

          L’équipe Flambeau, Fauvette Flic et Floc fut à deux reprises championne de France de transport de munitions (1936-1937 ) Pour Flic, que j’avais à moi, il était plus particulièrement dressé pour la garde et pour la recherche des skis qui souvent après une belle ‘’bûche’’ dévalaient seuls les pentes. Alors la brave bête allait chercher la planche et la ramenait à son maître.

         Personnellement, je dois la vie à Flic lors des avalanches de 1935-1936 où, hélas ! sept des nôtres restèrent dans la neige de la Turra et celle du replat des canons.

 

 

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Ruines du fort de la Turra. Photo empruntée au Net.

 

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 Cette suite de propos sur Flambeau a été recueillie par Denis Guillot, ancien du 99e R.I.A.

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                                  Je n’ai fait, pour la beauté de l’histoire et pour votre plaisir, j’espère, que retranscrire les témoignages des personnes citées. J’en ai écourté certains passages dont la trace était hors sujet pour l’objectif que je voulais cibler, qui est celui de ce chien d’exception.

À suivre : L’histoire de Flambeau racontée par :

 

L’écrivain guide chamoniard: Frison-Roche

  L’écrivain: Stéphane Faugier

 Monsieur Ernest Gravier, Conseiller général

Madame et monsieur Bertmans

   

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