Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de marcel tauleigne
28 février 2016

(c) Thonon-Trieste en cyclo-camping.Le Simplon...Pass.

Le Simplon.......Pass'

 

 L'Aigle Napoléonnien au sommet du col du Simplon

                                               

                                      Cette deuxième étape, entre Thonon et Visp, 130 kilomètres parcourus, 700 mètres de dénivelés, n’a posé aucun problème majeur.

     La mise en place des bagages, leurs positionnements dans les différentes sacoches, avaient fait l’objet d’études sérieuses pendant les séances d’entraînements. Le dernier test, à la fois du matériel et des bonshommes s’était effectué dans le Mont-Ventoux quelques jours avant le départ officiel. Dans la même journée, il fut grimpé jusqu’au sommet par Malaucéne, puis par Bedoin, un tour jusqu'à Ferrassières, sault et le chalet Reynard, afin d’arriver à un cumul dépassant le dénivelé équivalent à celui  prévu de rencontrer dans les Dolomites. Le test fut réussi..mais sans le chargement du matériel!

      Le camping municipal de Visp fut rapidement trouvé, la ville n’est pas grande. Un ciel menaçant nous oblige à monter nos tentes dans l’urgence. Pas habitué à ce type de fonctionnement en France, ici prendre sa douche devient compliqué. Elle fonctionne avec des jetons, sésames que nous n’avons pas. Autre particularité de ce camping, il n’est pas gardé. Le paiement pour la nuit doit être déposé dans une urne dont le contenu est relevé le matin, en même temps que sont vendus les jetons !.

      Pour la douche, de généreux campeurs nous ont cédé la pièce magique qui ouvre une cabine métallique. Curieux fonctionnement que cette installation, dont l’habitacle est pour le moins, étréci. Claustrophobes s’abstenir ! Une minuterie bruyante, à la syncope cadencée, est là pour nous inviter à faire vite; si l’on ne veut pas se retrouver sous de l’eau glacée ! En Suisse, le seul fait de se laver devient une épreuve sportive !

      La journée de ce 15 juillet n’augure rien de bon. Il pleut. Pierrot, courageux et pas du tout perturbé par le mauvais temps, fait chauffer de l’eau pour le café. Les toiles de tente sont pliées humides. Le planning établi en fonction des 12 jours octroyés pour boucler le parcours ne nous permet  de faire relâche un seul jour. Il nous faut y aller !

             Aujourd’hui, l’itinéraire doit nous amener à franchir notre premier col à 2000 : le Simplonpass. La route est large, le revêtement est bon. Chacun monte à son allure. Le début est raide. Hubert commence à perdre pied dés les premières rampes. Un indice avait laissé présager de l’événement. En passant à Brig, il s’était arrêté dans une pharmacie pour acheter de la pommade. Il souffre d’un genou et les cyclistes le savent bien, pluie, froid et genou ne font pas bon ménage. Puis, c’est au tour de Georges de se trouver en difficulté. Je me laisse glisser pour lui faciliter la jonction et pouvoir me rejoindre. C'est ainsi qu'il en avait été décidé pour de faire en sorte qu'aucun de nous soit laissé seul à l'arrière. La consigne, qui sera identique pour tous les sommets est celle d’attendre que les deux derniers soient arrivés pour descendre.



numerisation0014.jpg

 

               De magnifiques ouvrages d’art permettent à la route de sauter torrents et vallons, dont le plus somptueux est le Ganterbrücke long de 678  mètres et de 174  mètres de hauteur.

      Le temps s’est levé, Hubert a rejoint la tête, la pommade a réalisé un miracle ou son histoire de douleur, .....c’était du pipeau !

      Une énorme statue de pierre représentant un aigle, symbole Napoléonien, nous accueille au sommet.

     Les Romains connaissaient déjà cette voie de passage qu’ils empruntaient pour passer de la Padanie, aujourd’hui la plaine du Pô, à la plaine du Rhône. Quant à Napoléon-Bonaparte, il lança en 1801 de gigantesques travaux pour ouvrir une route passant par le col, en vue de relier le lac Léman au lac Majeur. Son tracé reprend en partie celui que nous avons emprunté. 

        Une longue descente nous conduit au pied du col de Druogno.    

       À ce moment du récit, je vous dois quelques explications pour une meilleure compréhension de nos comportements à l’égard de Bernard, le plus jeune du groupe. Je précise récit et non compte-rendu, trop exigeant au plan de l’écriture et dans la chronologie précise du déroulement des faits. Je mentionne le détail pour Hubert, l’un des scientifiques du groupe qui m’a mis en garde de ne pas broder sur les événements, au risque de me trouver dans la situation d’un devoir hors sujet !.

    Au diable la rigueur, il est dans mon esprit de vous faire part des quelques notes de folie qui ont jalonné le parcours. En effet, il y avait eu entre autres préméditations, cela fut évoqué lors de nos réunions préparatoires, de mettre, en toute amitié, les talents de grimpeur de Bernard à l’épreuve. Challenge qu’il avait par ailleurs sportivement relevé.

      Tels des professionnels de la stratégie dans ce domaine, sans entente particulière, à la forme et à l’envie du jour, Bernard devait envisager d'être attaqué par l’un des membres du groupe. Je reprends pour la description que je veux faire de ce premier épisode, le carnet rouge de Hubert, sur lequel je lis et je cite :

               _ L’amorce du col Druogno se fait au complet. Le pourcentage est sévère, certains sont à la moulinette. Pierrot, qui nous le savons, se réserve pour une prochaine passe-d’armes, est sur le tour de roue : soit 25 x 25 !. Il fait une chaleur lourde et orageuse. Bernard n’aime pas ça du tout. Les premiers kilomètres sont le théâtre d’observations diverses sur l’attitude de celui désigné de fait, comme étant la victime possible d’une attaque malicieuse. Des signes révélateurs apparaissent enfin. Bernard s’arrose nerveusement le visage et le cou à l’aide de la giclette de son bidon d’eau. Un courant thermique de face annonce le basculement prochain de la pente. Marcel a les fourmis dans les jambes et la chaleur est son alliée. C’est parti, il vient de décider de le faire péter. Le bruit de son dérailleur annonce la descente de la denture de sa roue libre. La réaction de Nanard est immédiate. Nous le savons, la charge..... vient de sonner. Bernard s’accroche. Nous suivons, grâce aux découverts des virages supérieurs ,l’évolution des deux belligérants du jour. Marcel, à présent fait route en solitaire, Bernard a craqué, la chaleur a eu raison de lui.

Fin de citation.

 

numerisation0013.jpg

 

                      Toujours pour la petite histoire, mais dans la discrétion pour les plus malins, je savais que des plans d’attaques en côte étaient prévus. Les Gérard's, Georges et les autres, chacun avait coché son étape. Il fallait, d'autre part, obliger le prétendant au maillot à pois à s’employer tous les jours pour grappiller à ses dépends, les fameux grains de la légumineuse. La tactique était de l'obliger à l'ouvrage sur tous les cols, afin de lui contester ses chances de faire de lui le vainqueur final.

     Et puis, avouons le, passer en solitaire un sommet d'un col représente pour tout cyclo une fierté légitime. Elle est la récompense d’un effort. Elle solde le résultat qui découle d’une adversité entre la pente qui s’est opposée à lui et la pugnacité à vouloir la maîtriser. Pour ma part, depuis le début du projet, je claironne tout haut avoir l'ambition de m’épingler le Stelvio.

      Pour ce qui est des autres ascensions, plus ou moins classées anonymes, elles seront tour à tour à mettre au compteur de celui qui se sentira en forme pour attaquer le prétendant au maillot que vise Bernard. Tous contre lui, pour le plaisir du sport, pour la gloire du passage en solitaire d’un col après avoir fait rendre les armes à ses compagnons, mais non moins adversaires dans cette lutte. Attaques tournantes également, dans la détermination affichée d’obliger Bernard à nous prouver qu’il est bel et bien le meilleur, le plus vaillant, le plus courageux ou....le plus fou d’entre nous !

     Ne croyez surtout pas que cela se déroulait à couteaux tirés. Non, tout se préparait autour d’attitudes et de provocations théâtrales. Bernard prenait part au film que l’on se jouait les uns les autres, sauf quant l’un de nous prenait quelques longueurs d’avance et qu’il sentait que le défi devenait clair. Alors il savait devoir sauter dans le roue au risque d’être branché grave. En pareil cas, le refus du combat ne lui serait pas pardonné. Courageux, le Nanard répondait à toutes les attaques, au point  quelquefois, de nous user les uns après les autres. Mais comme dans cette publicité pour une assurance dont la vidéo passe en boucle à la télévision, nous pensions, au fond de nous:

<< un jour....je l'aurai.>>

         Il est 17 heures quand nous franchissons l'entrée du camping de Zernasco. Arrivée qui met un terme à cette troisième étape. La première passe-d'armes a eu lieu, elle en laisse présager beaucoup d'autres........ 

     Ce type de séance s’est répétée jusqu’aux abords de Trieste, car le maillot passait d’un dos sur l’autre. L’incertitude, quant à l’issue du résultat final, sera pour vous, entretenue jusqu'au terme du périple!                                                                                                                                                                                                                                                  

Pour la suite, à travers cols, lacs et forêts,  je vous conduirai jusqu'à Saint-Moritz,...... peut être plus loin, tout dépendra de la forme du jour.

 

 numérisation0016

 

____________

Publicité
Publicité
Commentaires
le blog de marcel tauleigne
  • Il s'agit d'un blog dont l'objectif sera de présenter mes occupations de loisir. Mon travail d'écriture, ma peinture, ainsi que ma passion pour le sport en particulier. Ce blog peut être mis au regard et lu par toutes les personnes, sans limite d'âge.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité