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le blog de marcel tauleigne
21 novembre 2016

Souvenir d'un voyage qui fut choisi pour moi !. (C)

Souvenir:

L’histoire d’un voyage !

 

 

bateau

 

                             Du plus loin que je me souvienne de mon enfance, j’ai toujours rêvé de voyages. Gamin, j’habitais près du voie de chemin de fer conduisant les trains vers Marseille. J’imaginais pouvoir monter, à la sauvette, dans l’une de ses voitures alors que la motrice ralentissait en raison d’une gare toute proche de ma maison. Je rêvais, ainsi, pouvoir me rapprocher de la mer. Je ne pouvais le faire que frauduleusement, je n’avais pas d'argent pour m’offrir un billet. Un désir que je ne pouvais raisonnablement réfréner, m'entraînait à avoir des comportements fantaisistes et parfois audacieux.

         À l’époque, de mes voyages en mer, j’en nourrissais ma passion, mes envies et mes désirs à travers la lecture des romans de Pierre Loti, dont j’ai écumé la production durant toutes ces années passées à grandir. Tout ce qu’il a pu écrire se déroulant sur l’eau, en particulier, a rapidement pris une place prépondérante sur tout autre moyen de transport censé me faire côtoyer les paysages dont j’idéalisais la beauté.

          Les bateaux, les premiers sur lesquels j’ai traversé les mers, puis les océans, après avoir gagné en assurance, étaient ceux fabriqués à partir de gros morceaux d’écorce de liège ou de pin. Pour ceux qui se voulaient plus rapides, j’utilisais des coquilles de noix. Je les collais les unes aux autres sur deux ou trois longueurs puis, j’en réunissais l’ensemble par le biais de deux transversales. Mon bateau, équipé d’un morceau de chiffon en guise de voile, s’apparentait alors à un tri-marrant.

      Transporté par mon imaginaire, mes bateaux m’ont entraîné sur des îles où poussaient les cocotiers. Où sur un sable de couleur argent, jouaient des enfants à la peau bronzée, à la peau noire, qui me voyant différent d’eux, m’entouraient de leur curiosité.

        Tous mes voyages et leurs départs avaient pour décor la mer qui, selon mes souhaits, venait à moi le temps d’embarquer. Le lieu, même distant des côtes, ne posait pas de problème à cette eau qui avançait sur les terres, puis se retirait sans dommage pour les espaces traversés. Il en était ainsi à chaque occasion où le train ne pouvait me rapprocher du large.

 

 

bateau2

 

         Sur les mers, sur les océans que mes bateaux empruntaient, il n’y eut jamais de tempête. Un doux ressac venait, la nuit tombée, bercer le navire le temps de m’endormir.

         Pendant des années, en des moments de solitude, de tristesse, d’envies de quitter un monde qui ne me comprenait pas, je suis parti sur mes bateaux en quête d’aventures. À la recherche de copains dont je définissais par avance, les lieux de nos rencontres.

         Puis vint l’âge adulte. Celui d’une obéissance aveugle que j’ai du à ceux qui arrêtèrent pour moi, à la fois le nom du bateau sur lequel je devais embarquer et la destination vers laquelle ils en désignèrent son port d'arrivée. La traversée ne fut plus celle nourrie de mes souvenirs d'enfance. Celles où les étoiles, du clignement de leurs yeux de velours, venaient me rassurer quant à mon plan de route. Celles où la lune, taquine, me faisait des farces, jouant avec les nuages à se cacher, me mettant dans une obscurité dont elle connaissait mes craintes et qui réapparaissait, moqueuse, de me voir transi de peur.

     Cette traversée là était la première que je vivais en dehors de toute volonté. La première qui échappait à mes rêves et m’éloignait de chez moi sans le désir du voyage. Voyage au singulier, voyages pluriels, construits pour bercer une jeunesse en mal de solitude.

                                                    J’évoque là, ma première traversée vers l’Algérie. Nous sommes le 3 janvier 1959. Je ne suis plus l’enfant qui voyage dans sa tête pour le plaisir de la découverte et de la rencontre. Ce jour là, la Nation, sans pouvoir m’en défendre, venait de faire de moi un soldat. J'embarquais sur l'un de ces bateaux transportant la troupe en direction de l'Afrique du Nord. Je partais pour la guerre...

 

 

1-Bateau chanzy

 

Le Chanzi, l'un des bateaux sur lequel j'ai fait une traversée.

 

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